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Réflexions sur la Sainte-Croix et la vie chrétienne

Réflexions sur la Sainte-Croix et la vie chrétienne

Dimanche, 14 Septembre 2025

Les lectures d'aujourd'hui, en fêtant la fête de la Croix Glorieuse, nous pourrions en parler des heures et des heures. Mais ce n'est pas le but de l’homélie. Cet extrait de l'Évangile selon Saint Jean que nous venons d'écouter, résume bien la première lecture avec le serpent de bronze et la mission de Jésus-Christ. Dans la première lecture avec le livre des Nombres, nous avons ce récit qui nous parle du désert et qui nous donne un peu l'aspect de l'être humain. L'être humain, plus de 2500 ans ou même 2800 ans après, n'a pas trop changé. Ça ne va pas, on récrimine contre le Seigneur et aujourd'hui aussi ça ne va pas. Et il y a de quoi un peu s'inquiéter au niveau international et national. Dans cet épisode du désert, le peuple va récriminer contre Moïse et contre Dieu. Ils étaient bien sous l'esclavage des Égyptiens avec de quoi manger et de quoi boire. Ils étaient contents d'avoir quitté le pays de l'esclavage pour aller vers la terre promise.

Mais entre-temps, il y a des temps difficiles. Ils vont récriminer contre Dieu et Dieu va se mettre en colère. Dans cette colère, il va envoyer des serpents, des serpents brûlants, des serpents venimeux avec des blessures et des morsures mortelles. Puis le peuple va se repentir. C'est un peu comme nous : on n'est pas content, on s'énerve, on va crier, on manifeste. Après on revient un peu en arrière, on va demander pardon. On revient un peu sur nos choix, sur nos décisions. On va essayer de trouver des solutions. Dieu va revenir sur sa colère. Et il va dire à Moïse de brandir sur un bâton un serpent. Quand le peuple regardera le serpent, il sera guéri. C'est ce qui s'est passé. Mais le danger c'est que l'homme est lent à comprendre. Son esprit est lent à comprendre. Très vite les défauts reviennent au galop comme on dit.

Le Seigneur Dieu de l'univers, le Dieu unique, quand il s'est révélé a fait comprendre au peuple qu'il n'avait plus besoin d'adorer des idoles, des statuettes ou des images qui n'ont pas d'oreilles pour entendre, qui n'ont pas de bouche pour parler. Le Dieu unique, même s'il est invisible passe par des intelligences. Il passe par des prophètes pour qu'ils parlent en son nom. Donc le danger a été que le serpent de bronze s'est transformé en idole parce que les gens ont cru qu'en regardant le serpent, bien sûr, ils étaient guéris. Mais ils ont cru au premier degré que c'était le serpent qui les guérissait et non pas le Seigneur à travers cette image du serpent. Et il faudra attendre le roi Ézéchias des décennies plus tard, pour qu'il détruise le serpent de bronze qui était gardé, parce que les gens adoraient le serpent de bronze au lieu d'adorer le Dieu unique. Et avec Jésus-Christ nous n'avons pas une idole.

Nous avons notre Messie, notre Sauveur. Aujourd’hui, en célébrant la fête de la Croix Glorieuse, nous célébrons Jésus-Christ qui a été crucifié il y a 2000 ans. Comme le serpent de bronze, il a été élevé sur le bois de la croix, comme un bandit, comme un malfaiteur. Il est mort. Mais parce que par cette mort qui est terrible, de ce grand mal, Dieu en a tiré un plus grand bien. Et le plus grand bien que Jésus-Christ, que Dieu a tiré de son Fils, de sa mort, c’est la résurrection. Et par la résurrection, le Seigneur nous invite à entrer avec lui dans la vie éternelle. Mais là aussi, la croix, avant qu'elle nous permette d'entrer pleinement dans la vie éternelle, par la crucifixion de Jésus-Christ, il nous permet de recevoir le pardon de nos péchés. Et en recevant le pardon de nos péchés, c'est accueillir la miséricorde de Dieu en nous. Une miséricorde infinie. Et par sa mort et sa résurrection le troisième jour, il nous permet d'entrer pleinement dans la vie éternelle.

Du serpent de bronze qui a été élevé, nous avons cette figure aussi de Jésus-Christ, par son élévation sur la croix, il n'est pas une idole, il est notre sauveur, c'est lui qui vient nous sauver. Et nous avons à nous tourner continuellement vers lui. Dans notre quotidien, dès le matin quand je me lève, je me tourne vers le Seigneur pour lui demander aujourd'hui Seigneur, guide-moi, accompagne mes pas, mes paroles, mes gestes pour témoigner de toi. Et en même temps, pour vivre ma mission de baptiser sur terre et trouver la force dans le Seigneur, pour vivre ce quotidien qui est douloureux, qui est pénible parfois à vivre. Mais aussi nous tourner vers le Seigneur pour rendre grâce, pour les merveilles qu'il nous donne de vivre aujourd'hui. Le passé, c'est le passé, on peut pleurer dessus mais ce qui est fait est fait. L'avenir, on n'y est pas encore, et peut-être on n'y sera pas. Qu'on soit jeune ou qu'on soit plus ancien, plus âgé, on peut faire une crise cardiaque ou je ne sais pas quoi.

Donc voilà, c'est vite fait, bien fait. Mais par contre, aujourd'hui, je vis dans le réel. Je suis bien vivant aujourd'hui. Et c'est aujourd'hui que le Seigneur m'attend pour vivre l'action. En me tournant vers Lui, j'ouvre mon cœur à faire et à réaliser sa volonté du mieux que je le peux. Non pas comme je le voudrais mais du mieux que je le peux. Parce que le Seigneur passe à travers nos qualités, et nous en avons beaucoup, mais nous avons aussi beaucoup de faiblesses, d'actes mauvais. Mais c'est avec cela que le Seigneur fonctionne avec nous. Il ne cherche pas en nous que nous soyons parfaits car ce ne sera qu'au ciel que nous vivrons la perfection, la sainteté. Mais sur terre nous allons vers cela. Donc c'est là où nous nous tournons vers Dieu.

Trois fois Saint, Fils et Esprit. Et nous nous tournons vers Celui qui a droit à la vraie adoration. Et comme nous dit Saint Paul, dans la deuxième lecture,« Un qu'au nom de Jésus, tous genoux fléchissent au ciel, sur terre et aux enfers.», L'acte d'adoration, c'est se mettre, si nous le pouvons, se mettre à genoux pour adorer le Seigneur. Vous connaissez les expressions: j'adore le chocolat, Mais je ne vais pas me mettre à genoux devant...une plaque de chocolat. Ça serait idolâtrer le chocolat parce que je ne suis pas bien, et puis la société nous invite à cela. Je vais créer mes propres idoles, je n'ai rien contre les footballeurs, mais c'est vrai qu’on va créer des idoles à travers les footballeurs. Chacun à notre manière, nous allons créer nos propres idoles comme pour un réconfort, comme pour nous satisfaire. Parce que la société nous perturbe, nous avons plein de tracasseries, il nous faut quelque chose pour nous réconforter. Mais nous nous détournons du vrai. Et le vrai, c'est que je ne vais pas bien. La société ne va pas bien. Eh bien, qu'est-ce que je fais ? Je prie. Pas simplement en venant à la messe le dimanche ou en semaine à 9 heures à l'oratoire à Saint-Loubès, au presbytère mais chez moi, soit tout seul ou avec d'autres personnes ou encore en venant faire le rosaire, en venant pratiquer une prière quotidienne avec d'autres personnes ou en allant chez des gens rendre visite.

Le pape François nous avait lancé, avant de décéder, l'année de l'Espérance. Le jubilé de l'Espérance. Et l'espérance, c'est de croire à la fois qu'au-delà de cette vie terrestre, la vie continue. Elle n'a pas de fin. Mais aussi, l'espérance, c'est aujourd'hui. Aujourd'hui, c’est de rayonner le Christ ressuscité. Aujourd'hui, être dans l'espérance que les jours peuvent changer. Qu'une lumière peut changer. Que Dieu va jaillir. Et si nous le croyons quand nous parlerons autour de nous, nous rayonnerons cette espérance, nous rayonnerons Jésus-Christ. Nous serons témoins de Lui. Alors voilà, en célébrant la fête de la Croix Glorieuse c'est tout cela. Ce n'est pas simplement célébrer Jésus-Christ sur la croix, une croix souffrante mais c'est de voir au-delà de la croix, percevoir ce qu'il y a derrière la croix, la résurrection, la vie éternelle, la fête et la joie.

Père Patrick Fauries – Homélie du 14 septembre 2025   

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