Les Homelies 

Chaque semaine, venez découvrir avec enthousiasme les belles homélies du Père Patrick Fauries
 Pécheurs mais infiniment aimés

Pécheurs mais infiniment aimés

Dimanche, 26 Octobre 2025

Homélie du 30e dimanche Temps Ordinaire Année C

 Les lectures de ce jour ont une petite similitude avec les textes de dimanche dernier. Nous sommes toujours dans le thème de la persévérance et la dimension de la prière. La persévérance, comme nous l'avons entendu dans la première lecture, c'est toujours se tourner continuellement vers le Seigneur, inlassablement, pour lui présenter notre prière.

Dans le mot prière, il y a aussi le mot précarité. La prière, c'est à la fois quand nous allons bien, nous sommes dans la joie, nous rendons grâce au Seigneur et nous le prions pour le remercier.  La prière sert dans les moments tumultueux de notre vie personnelle ou dans la société comme à l'international. Nous avons une tendance à chercher, à prier plus, pour que le Seigneur vienne nous exaucer. Je dirais qu'on va plus chercher à ce moment-là celui qui va nous donner la force pour aller de l'avant, pour dépasser toutes ces intempéries de notre quotidien. Nous allons vers celui qui va nous donner cette force intérieure, sa paix. Dans la prière, le Seigneur nous demande d'être ce qu'on est, et je dirais réellement. Quand nous nous voyons les uns les autres c’est comme dans une pièce de théâtre. Les philosophes ont développé ce sens; nous portons un masque. Le masque va dire la personne, mais la personne que nous voulons donner à voir, que le Seigneur lui, il va chercher ce qu'il y a au plus profond de nous-mêmes, dans notre cœur, et il nous voit tel que nous sommes, mieux que nous-mêmes.

C'est pour cela que dans la prière, il ne faut pas chercher à donner une fausse image au Seigneur de ce que nous ne sommes pas, mais de venir tout simplement les mains vides devant lui, nous présenter tel que nous sommes. Cette prière le Seigneur l’aime. Ce n'est pas une prière à rabâcher pour rabâcher, mais une prière même si nous répétons toujours les mêmes prières, les mêmes formules, tout est une disposition du cœur, dans la manière de le dire, dans la manière d'être. Ne pas chercher non plus à faire de comparaison les uns envers les autres, un tel prie plus que moi, un tel prie différemment.

Chacun a sa manière de prier. Chacun aussi reçoit à un moment de sa vie, peut-être plus le désir de prier, de se retourner encore plus vers le Seigneur. Dans cette relation au Seigneur, dans ce cœur à cœur que nous cherchons à avoir, c'est comme quand nous avons un ami, nous aimons l’appeler régulièrement, échanger plus que simplement de demander « comment vas-tu ? ». Le Seigneur, c'est ce qu'il attend avec nous.

Il attend que nous approfondissions notre relation avec lui, que le Christ devienne non pas un Dieu inaccessible, mais une présence réelle à nos côtés, une relation particulière où nous pouvons tout lui dire, où nous pouvons tout échanger avec lui. Et lui-même échangera avec nous à sa manière. Alors, il y a aussi, bien sûr, la prière des saints, la prière à la Vierge Marie, le chapelet.

Tout cela, je dirais, ce sont des dévotions. En plus d'avoir ces dévotions aux saints et saintes, il faut se raccrocher soit au Père, soit au Fils ou soit à l'Esprit Saint, les trois personnes de la Sainte Trinité. Après, c'est chacun selon, je dirais, son affinité que nous allons vers intel. Sois nous allons vers le Père, nous allons vers le Fils ou vers l'Esprit.

Mais les saints comme les saintes nous conduisent à la sainte Trinité. Ils nous conduisent au Seigneur. Ils intercèdent auprès de Dieu pour nous.

Alors là aussi, c'est dans notre manière d'être. Comme dans cet extrait de l'Évangile selon saint Luc. Jésus va parler en parabole de nouveau, parce qu'il met les formes. Toutefois, dans certaines paraboles, il est assez direct, comme aujourd'hui.

Il dit clairement les choses. « En ce temps-là, à l'adresse de certains qui étaient convaincus d'être justes et qui méprisaient les autres ». Là, Jésus va donner deux exemples, le pharisien et le publicain.

Nous  touchons le péché d'orgueil. « Moi, je » « Moi , je fais mieux que. »

Le publicain, lui, vit l'humilité. Il se présente au Seigneur tel qu'il est. Et je dirais, il se présente au Seigneur comme une offrande.

Comme une offrande pour qu'elle soit consacrée. Comme dans quelques minutes, je présenterai le pain et le vin au Seigneur pour qu'il soit consacré et qu'il devienne le corps et le sang de Jésus-Christ. C'est pareil avec nous-mêmes.

Nous avons à nous présenter au Seigneur comme une offrande d'amour. En nous offrant comme une offrande, avec nos qualités comme nos défauts, ce que nous sommes, le Seigneur nous aime tel qu'on est.

Après, il n'aime pas le mal qui est en nous, le péché que nous commettons. C’est parce qu'il nous aime tel que nous sommes qu'il prendra le temps de nous relever. Il prendra le temps de nous inviter, de nous faire comprendre comment changer, comment nous convertir.

Donc cette offrande que nous présentons au Seigneur, que nous nous  présentons nous-mêmes comme offrande d'amour, c'est pour que le Seigneur vienne nous transcender dans son amour. Non pas pour devenir meilleur, mais que nous puissions rayonner encore plus l'amour de Dieu que nous recevons, pour le partager à notre prochain dans la société, dans la communauté. Hier, ici même, j'ai célébré un baptême et la famille avait choisi comme texte d'évangile les deux premiers commandements.

« Écoute Israël, tu aimeras le Seigneur ton Dieu ». Et après, deuxième commandement, « tu aimeras ton prochain comme toi-même ». C’est la même chose pour nous aujourd'hui.

D'abord c'est « Écoute Israël ». Les commentaires rabbiniques disent « tend l'oreille, fais le  silence intérieurement ». Après avoir entendu, après avoir écouté, tendu l'oreille, tu reçois ce que le Seigneur veut te donner aujourd'hui.

Mais j'aime dire, avec le premier commandement, nous sommes tournés vers Dieu. Mais aussitôt le deuxième commandement, nous permet de nous décentrer de Dieu pour nous tourner vers les autres. Et c'est ce que le Seigneur veut.

Le Seigneur d'abord nous donne personnellement, mais ce qu'il va nous donner, c'est pour que nous puissions à notre tour le partager. Ce que le Seigneur nous donne continuellement et qui nous renouvelle. Nous n’avons pas trop de patience, mais ne pensons pas comme Dieu, pas de comparaison. Nous ne sommes pas des dieux. Lui, il ne connaît pas l’impatience comme la patience.

Donc continuellement, Il nous renouvelle de son amour, de sa présence pour que nous puissions le partager et le communiquer. Comme ce publicain, présentons-nous au Seigneur tel que nous sommes et tout à l'heure pendant la procession de communion, prenons le temps intérieurement d'ouvrir notre cœur et de dire au Seigneur, « Seigneur, viens aujourd'hui me visiter. » Il n'y a pas plus grand amour, plus don que le Seigneur nous fait en nous donnant son corps comme nourriture.

Amen.

Père Patrick Fauries

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