Les Homelies

L’obéissance de la foi
Homélie 28 imanche du Temps Ordinaire Année C
Aujourd'hui, nous avons deux épisodes de guérison de lépreux.
Nous pourrions donner comme thème « l'obéissance à la foi ». Si vous n'avez pas remarqué, je vous invite chez vous à reprendre ces lectures, il n'y a pas de guérison à la fois pour Naaman dans la première lecture et pour les dix lépreux, de geste.
Ils agissent par obéissance sur la parole qui leur a été dite. La parole du jeune prophète Élisée ou sur la parole de Jésus. Naaman se décide d'aller se baigner sept fois dans la rivière. Je vous invite à lire les versets précèdent, la rencontre avec le prophète (1 Rois, 5). Naaman a la tête dure, c'est un peu comme nous aujourd’hui. Il n'était pas d'accord avec le prophète Élisée, parce qu'il voulait quelque chose de magique. Il s'attendait à ce qu'on lui fasse des gris-gris autour de lui. Qu'on lui jette de l'eau avec une branche d'hysope, faire brûler de l'encens. Mais le prophète lui dit juste va te baigner. De colère, il était reparti chez lui. Mais son serviteur va lui dire, si le prophète t’avait demandé quelque chose de plus difficile, tu l’aurais fait. Sur ces paroles, il revint sur ses pas. Il se baigna dans la rivière et là, il fut guéri. Pour les dix lépreux, ils vont faire confiance au Seigneur.
Sur la parole Jésus, ils vont se montrer aux grands prêtres pour être réhabilité au sein de la communauté religieuse et sociale. C’est en chemin qu’ils vont être purifiés. Là aussi, il n'y a pas eu de gris-gris de la part de Jésus. Il crache par terre, il ne fait pas de la boue avec sa salive, il n’impose pas les mains.
Pour ces deux épisodes de guérison, c’est la parole agissante qui vient de Dieu qui guérit. Ce n'est pas Élisée qui guérit, mais il reçoit des messages dans son cœur ou des songes pour transmettre la Parole de Dieu. Jésus est Dieu fait homme. Il est le Messie. Nous avons cette confirmation qu'il est le Messie, parce que sur les dix, il n'y en a qu'un qui est revenu le voir. C'était un Samaritain. En revenant sur ses pas, il vient rendre gloire au Seigneur, il vient rendre gloire à Jésus-Christ, parce qu'il reconnaît qu'il est le Messie et en revenant sur ses pas, voyant qu'il est guéri, ça veut dire aussi qu'il vit cette conversion intérieure. La conversion, c’est ce retournement à 360 degrés sur nous-mêmes. Un retournement intérieur qui fait que cet homme n'a pas besoin d'aller au Temple de Jérusalem, même si c'est un Samaritain, un hérétique. Il n’a plus besoin d'aller au Temple de Jérusalem pour adorer Dieu, parce que Dieu s'est fait homme. Pour nous aujourd'hui, c'est pareil. Nous attendons des miracles du Seigneur, nous le prions pour les malades. Il y a le sacrement des malades. Le prêtre agit au nom de Jésus avec un onction d’huile bénite, le jour du lundi Saint.
Comme quand nous allons à Lourdes, il y a des malades qui vont se baigner dans la source et ils sont guéris. Mais c'est surtout, comment j'accueille la parole du Seigneur aujourd'hui dans ma vie. Là, nous avons vraiment des exemples comme quoi la parole de Dieu est agissante. Elle vient nous transformer intérieurement.
La fidélité, comme dit saint Paul, c'est la fidélité à la foi. Au début de l’homélie, je donnais comme titre, « l'obéissance de la foi ». Parce que Naaman et ces dix lépreux ont obéi même si cela n'est pas facile. Nous le savons, chacun d'entre nous, quand nous avons été jeunes, obéir à nos parents, à l'institutrice, ce n'était pas facile. Encore aujourd'hui, obéir à la foi, c'est obéir à la Parole de Dieu.
Comment Jésus nous parle ? En lisant sa parole qui se trouve dans la Bible. Elle vient nous rejoindre dans mon quotidien, elle vient éclairer ma conscience. Mais c’est aussi lors de rencontre entre nous, que la parole de Jésus nous est transmise. C'est aussi l'obéissance à l’Église. Parfois, nous ne sommes pas d’accord avec ce que l'Église dit ou ce qu'elle pense, mais c'est surtout l'obéissance à la foi, c’est sur les grands traits de l'Eglise. Les dogmes de l'Église qui nous sont donnés. Dans quelques minutes, nous allons professer notre foi. Cette année, ça fait 1500 ans, que le Symbole des Apôtres a été rédigé, en 325 à Nicée. C’est un dogme de foi, l'Église ne peut pas à revenir au XXIe siècle sur sa rédaction parce que ça a été acté. Comme nous avons le dogme de la Vierge Marie, l'Immaculée Conception et tout l'enseignement de l'Église.
Nous avons à obéir à l'Église, parce que l'obéissance élève la personne. La personne qui est au-dessus de nous, voit le meilleur pour nous. Elle a un regard objectif par rapport à nous, nous avons un regard subjectif, ce qui est normal.
Dans nos prières, nous croyons que nous ne sommes pas exaucés. Mais le Seigneur sait ce qu'il fait. Il ne faut pas se décourager. Il faut continuer à prier, à lui demander son aide et surtout, comme nous le disons pendant le temps de carême, « gardons les yeux fixés sur Jésus-Christ, entrons dans le combat de Dieu » et ce combat, ce n'est pas simplement au temps du carême, mais c'est chaque jour que nous le vivons. Un combat avec nous-mêmes, pour vivre notre foi, pour qu'elle grandisse, un combat aussi autour de nous, pour témoigner de Jésus-Christ.
Amen
Père Patrick Fauries – 2 octobre 2025