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Fête de la Toussaint
Aujourd'hui, en fêtant tous les saints, en une même messe, nous célébrons tous les saints du Ciel. A la fois ceux que l'Église reconnaît depuis le deuxième siècle de notre ère, et tous les saints inconnus, ceux que l'Église ne reconnaît pas, mais qui sont saints. Chaque jour, il y a une messe qui est célébrée sur notre paroisse, sauf le lundi, à 9h ici dans cette église, et à 18h30 à l'église de Sainte-Eulalie. Presque à chaque célébration, nous célébrons la fête d'un saint. En fêtant les saints, c'est pour nous rappeler que nous sommes sur ce chemin de gloire, une gloire non pas terrestre, parce que la sainteté, elle ne sera qu'au Ciel, mais une gloire que nous allons chercher à bâtir jour après jour, une gloire dans le Christ ressuscité.
Nous avons en nous, en puissance, la grâce de la sainteté que nous avons reçue le jour de notre baptême. Le jour de notre baptême, nous avons été baptisés au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit et ces trois personnes divines vivent en nous, dans notre cœur, tout au long de notre vie terrestre et au-delà.
Jésus, dans cet extrait de l'Évangile selon Saint Matthieu, invite les personnes qui le suivent à gravir la montagne. Les montagnes à Jérusalem, ceux ne sont pas nos Pyrénées. En 40-45 minutes, en marchant bien, nous arrivons au sommet.
Nous pouvons percevoir deux symboliques. La première, c'est de se rapprocher du bon Dieu, on se rapproche du ciel. La deuxième, c'est prendre de la hauteur par rapport à l'effervescence du monde, à l'agitation qui nous entoure et même l'agitation que nous pouvons avoir intérieurement.
C'est en prenant cette hauteur que Jésus invite la foule qui l'accompagne à s'asseoir, à se poser. Quand la foule est assise, posée, à ce moment-là, il va les enseigner. Comme un peu pour nous ce soir, nous sommes assis, nous sommes posés, parce que ces lectures que nous venons d'écouter sont très riches, très riches de symboliques.
C'est en cette symbolique qui est le mystère de la foi, que nous essayons d'entrer. Jésus s'adresse à des juifs convertis. Même si cette litanie, de « Heureux » paraît sympathique, au premier abord, quand Jésus parle en disant les Béatitudes, c'est qu'il met, avec l’expression d’aujourd'hui, « les pendules à l'heure ».
Il ne se fâche pas, mais il remet les choses à leur juste valeur. Mais avec ces heureux, c'est quand même heureux celui, celle qui accueille la parole du Seigneur dans sa vie, qui accueille sa présence. Alors nous avons heureux ceux qui pleurent, ils seront consolés.
Quand nous sommes en pleurs, la plupart du temps, c'est qu'il y a une tristesse autour de nous ou en nous, une épreuve de la vie. Et pourtant Jésus dit heureux. Oui, heureux c'est celui/celle qui va chercher le réconfort auprès de Dieu.
Mais là on peut approfondir un peu plus dans le sens que ceux qui pleurent à ce moment-là, sont ceux qui n'ont pas reconnus le Christ. Ils pleurent sur leur propre sort, parce qu'ils ne perçoivent pas en Jésus, le Messie. Puis nous avons heureux les miséricordieux, ils obtiendront miséricorde.
C'est tout ce cheminement aussi, la miséricorde de Dieu, c'est la charité par excellence, c'est l'amour parfait. La miséricorde n'a pas de limite, la miséricorde permet de pardonner, permet d'accueillir avec un cœur ouvert. C'est dans cette dynamique que nous trouvons le verset, « Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu ». Alors ce cœur pur, nous ne l'aurons qu'au ciel. La pureté du cœur, nous tendons vers, parce que c'est la sainteté.
Comme dans la première lecture du livre de l'Apocalypse, avec ce chiffre très symbolique, les 144 000, nous ne sommes pas les témoins de Jéhovah pour dire qu'il y aura tant de personnes sauvées. C'est un calcul un peu scientifique pour dire que c'est la multitude des gens au fil des millénaires seront sauvé. Mais il y a aussi le sceau de l'agneau, ils seront marqués par le sceau.
Alors le sceau de l'agneau concerne plus particulièrement les chrétiens, les baptisés. Mais là aussi, si nous sommes baptisés, ce n'est pas pour faire bien devant tout le monde, mais c'est par le baptême, nous avons ce plus, comme nous l'avons entendu avec saint Paul. Nous sommes des enfants adoptés par Dieu. Parce que nous sommes adoptés par Dieu, parce qu'il y a un lien particulier avec lui, qu'il est en nous. Par cette présence divine, nous cheminons vers la sainteté chaque jour.
La sainteté, c'est aimer, mais aimer chaque seconde, par la pensée, par la parole, par le regard, par l'action. Cette sainteté, elle n'est pas dans nos cordes aujourd'hui, mais nous tendons vers. Quand nous sommes baptisés, cette dimension spirituelle qui est en nous, cette présence divine, va nous aider, si nous le voulons, à changer notre manière d'être dans notre vie de tous les jours.
Et plus nous changerons, plus nous essaierons de laisser grandir la sainteté en nous. Nous deviendrons encore plus des témoins de Jésus-Christ là où nous habitons, là où nous travaillons, et dans la communauté chrétienne. J'aime dire, lors des mariages aux jeunes couples, vous avez la chance d'être deux. L'Église va parler de la sanctification du mariage. La sanctification du mariage, c'est la sainteté.
Dans le couple, il y a à la fois l'unité de l'amour, mais un amour qui tend vers, la perfection, la sainteté. Mais, je leur dis, vous allez vous entraider l'un l'autre à grandir dans cette sainteté, en acceptant, les défauts de l'un, les défauts de l'autre, en reconnaissant ses torts, ses fragilités, mais c'est comme cela que vous allez continuer à cheminer tout au long de votre vie. Puis, au fur et à mesure, être inventif dans l'amour.
C'est pareil entre nous, c'est la même histoire, la même histoire de comment nous aider, nous entraider les uns, les autres à entrer dans ce cheminement pour devenir saints. Demandons cette grâce au Seigneur, d'avoir ce cœur ouvert, ouvert à avoir ce désir intérieur de le laisser grandir en nous, de ne pas lui fermer à quelque part les portes, mais de se laisser instruire pour devenir saint, déjà, ici et maintenant, mais dans cette espérance que nous célébrerons demain avec la commémoration des défunts, cette espérance de l'au-delà, de, l'après cette vie, vivre pleinement cette gloire au ciel. Amen.